vendredi 11 mai 2012

COMPOST (inédit - 1978-79)

Michel Valprémy



Vecteurs, l'été

à Claude Martin

En obliques. Murette d'enfance et jeux-western. 19 heures. "C'est la meilleure heure je trouve. "Rais ras, remous arc-en-ciel sous le verre teinté."Hum hum. "Se déplier en fin d'aube déjà cotonneuse et : "Alors tu bandes, conard ?" Tilt et machines à sous. Et puis. Récolter l'affection où elle transpire. Madame le bon genre n'est pas toujours de mise. Nudité plus souple sous les nuages où les formes se relient ; le vent couche les herbes comme les poils. Démarche courte de Geisha sous peignoir blanc. Soleil seul violeur avec des crissements d'hélasssssss. Déraciner la rancune urticante et tant pis pour ce Nous que j'idéale. Un amour d'en cas, Not guilty, princesse. Été encore sur lavabo/sang, cracher la douleur ciguë, cardiaque sous la marne dentifrice. L’avoine glisse et pullule dans les veines, quelle folie ? Je délire des savanes de glaïeuls, un réconfort de palmeraie future. Et jouir dans ton indifférence, simplement pour mourir un peu à l'envers de l'ombre énuclée de rayons ----> une plage de feuilles venteuses. Mon Été. Aussi, pour un fragment d'air, poumons de libellules sans envie. Seul, sur les poires mordues. Tu bâtis la pierre. Je n'ai rien du marbre ou du silex. L’Été. S’encalmer. Souci eux de ne chercher une irraison de victoire, te reformant juste, d'indépendance. Sons d'alto lointain sur la fin rousse des graminées. Etagères de pages alphabétiques —de toi ce don fameux— reliant 2 fenêtres de ciel. Pôles des mots, Est/Ouest. On peut en vivre. Chant du fruit sous la gorge pour des fins de chapitres. Avant les vocalises."Ma". Le félin sacré bâille son antiquité dans les odeurs de buis et le chien irrémédiablement bleu gémit après le jet. Je te vois et le veux. L'Été,



News d'automne

à "la vieille"
à Claude

...regrettais un peu la dernière carapace, je ... les chaleurs quoi. Aller-retour, en pluriels, après les coupoles décadentes des marronniers. Se hâter, peut-être, sous des effets d'horloge, dans la justesse de midi, entre deux senteurs de marc. Ligne de quais."11 faut composter Madame !" D'une gare engrossée à la grève des grues. Tickets bleus, réflexe de loterie."Monsieur prenez le mien, j'sais pas faire. "Je ne compte plus les visages en pré-hiver —c'est se promener dans le ciel gris, lisse— une forme de cotonnade où la cigarette recouvre l'utile, les réchauffer. Je lape ton haleine, toute. Plus loin que mes lectures de passager à travers la buée en graffiti : près des croisées d'Eiffel — je sus le cri des boulons sous la machine en ralentir, alors le chien-faune m'y guidait — le guet des hommes qui s'ennocent dans l'urine et leurs mouchoirs, des péniches comme un relief de Seine, les mouettes aux remous, circuits de lumière et trafics de l'air. Titre d'hebdomadaire du kiosque permanent, interrogeant en faux abyme le portrait officiel et obligé d'une dynastie rongée des flammes, automne ici calme itinéraire, on se dit : "Qu'ils se délivrent !" Leur saison neuve hors des impasses, des camisoles. Un sang plébéien sur les rubis d'hydrocarbure. Autre camp, le vin de messe décime coude à coude. Une écume de feu — nous, trio de toutes circonstances, vous mes seules vendanges, grand rire ou extasiés — entre les vignes nettes, dégrappées, rigoles d'or, crémeuses, en perspectives, sans les falbalas de la mélancolie. Au concours des cuissons, le fruit privé de bogue, hérisson dépecé, embraise les paumes où s'effacent les lignes augures. Plus besoin. Dehors la marche conne, funèbre, des chasseurs. Entre 2 pubs du phallus-sceptre, le cathodique hurle, ceux réfugiés vers nulles parts, mères accouchées dans l'ire des points cardinaux, l'amphigouri des Conseils et des Chambres, sur la vague asiatique. Qui n'a caressé la couleur apatride des noyés, Fuir sous les branches crispées dans un vent d'écharpe, de feuilles achevées, sans missel, sans épée ou bâillons, roulant un chant libre : "Ah ! la fede ti manca." Pour ne pas organiser les prophéties jusqu'au Printemps de primevères. Un noble éther, ce brouillard sirupeux des mares, sur mon désir : "Je ne t'ai rien demandé." Une veillée citadine en nos masques de givre. Croqueurs de raisins en sourdine (—Tu veux dire en cachette ? —Bon d'accord !) sous les pellicules parfumées des cigarettes. Elle répète la femme inattendrie. Dans l'âtre petit brûlent sabbatiques et sodomites même aux rivages du Gange. Tu souris, engourdie aux portes voilées de Sappho. A tous les caps changeons de mœurs, encore et encore.




tous les comptoirs, l'Hiver -vos vestes à chevrons...

à Nick et Jacques

Que le liège m'emmitoufle, pires les modes, les cols gradués !
partition des usines (ce brouillard, seul, nivelle les âmes circonflexes). L'art, tu traces, on dit, ne se figure pas —rejets des rivets, des pinces— sur d'assourdissantes chaînes, il course, de falot en falot, les courants élitaires. Et moi-même. Je peux vos paroles d'embauche, les pastis pour ne pas rentrer si vite, m1accusant encore d'un spectacle.
Envoi :               de cage en cage
où s'annonce le bleu d'y croire ?




Un Printemps c'est fleur, même acide


Un soir de sucre chaud d'hier encore le lent vitriol (désirs nus rongés) de pluies pâles entêtantes sur la terrasse cernée d'herbes stridentes dans l'odeur sirupeuse du seringat j'éprouve l'éclair sombre d'un orage —boussole irréglée des crises— cassant la paix de notre paysage tranquille

      Dédicace.
      Bonne fête Maman !
              à toutes les femmes stériles !
              à celles, grosses de cadavres et cercueils, répandues sur la pierre lisse, couronnées d'angelots de pauvre céramique,
              à vous toutes, lavant soigneusement pour les piles nettes d'un placard laqué serti de nains et de fées vifs, dix années après votre deuil, les tricots rosés ou bleus que l'on ne vit qu'un jour.
   Le fruit de vos entrailles,
              un trou sur le front,
              plié dans le linceul des vagues,
              une bouillie d'os sous la roue, le fer, les bottes, cordes, gaz, tous les sévices mesurés.
BONNE FÊTE !!!


Une halte
à Madeleine. 

Plus de péniches industrieuses brisant les nénuphars, une banquise vernissée. Sur la ligne estompée du sentier de hallage, légère en ses sandales tressées, elle pense l'archipel d'enfance, delta d'ombrages, les lentilles d'eau en tapis, des barrages brefs et la mousse des souches. 

N'est rien ce temps passé ? (Elle froisse le bouton d'or, ses doigts s'empoudrent) Ai-je donc tant mêlé mes printemps ? Je. Oui. Une fois encore. Oser dire. Lui. Après tout. Je veux qu'il me regarde le vivre. Je crois. Autrement c'est impossible. 

Il ne quitte pas le bouchon bicolore. 


10 Juin

    Je m'utopie encore
    ce serait le monde privé de douanes. Tous les trocs pour tout l'homme mangeant à ses soifs,
                          mais,

    mille fractures dans l'Europe dépliée, froissée, où tant se désorganise, ces électifs en rôles, passibles des algèbres pires.


plus cendrée la mer 
de l'Antique, Maria 
se coucha, addio… 


Je concède, en pourcentages (300%), soldes et prix de gros aussi... la paix Autre sans usages excédés, les mots, tous nos évents s'y résorberaient. Plus de stèle froide. Peu à peu. Nous gommes. Toi q as ce fu pi cher, en exem 

entre ses cils affinés toutes les verdures en promesses et l'orient fendu d'un regard qui le sait ; ça, ça, pour la piqûre sensible quotidienne.

(un flux coquelicot, 
l'été nouvel.Chut !)



A tous les temps, mes usages


Il pleut sur nos baskets sur mes draps les rêves hors gangrène au toupet du premier venu s'accommodent sans l'X écarlate un nombril coule de bouche en bouche en toutes circonstances les fièvres débonnaires d'un désir de dix ans je branche le 220 l'encre est partout on n'y voit pas que du feu cet abri de tous les diables l'encre est partout entrée interdite au public alimentation générale Bienvenue aux bradés de Giscard on ne se fait plus aux mensonges entre fantaisies cruelles d'Orient comme dans les contes et divertissements encore les suicides de non recevoir pièges des rails et des oublis la pluie m'isole aussi avec des mercis anciens de vrais étés on ne possédait pas de tire-lire la céramique cassée pavait nos jardinets on guettait la croissance de l'haricot rare comme cèdre bleu ces fantômes d'où vient le vent j'irai certes on me croira aussi dans le bastringue des foires pour des hontes d'Adonis manqué qu'il se porte bien cet enfant même la queue du berger si brune tendait drapeaux et filons je bleuissais en représailles mes genoux de sévices et de silex tout pardonné y compris ce qu'on ne voudra pas rouages quelle encaustique patiente de chaque temps pour ne pas se lever un matin de 33 ans laminé saur mou viendra le virage de dire je me dépouille j'apprends à partir les nuages blondissent ça c'est pour toujours il faut encore payer pour un sort gratuit une bonne alerte les semences d'un délire on prie tous sans merci pour l'occasion des avares des hontes du deuil j'ai froid dans l'écharpe d'Inde elle dit mais pourquoi toutes ces injustices et je ne fais rien on s'balance on patine on y croit aussi + qu'on ne pense le courant de la vie et tous ces détails augmentés d'amour falsifions les comptes viendra la bonne tempête pire que celle nocturne et houleuse effeuillant le figuier ma compagne de tabac riait si on mourait d'une overdose de connerie quelle hécatombe et nous à l'unisson quel génocide elle est mon ami premier on se guide sans se le dire à foison en tous sens je parle aussi des cadences de Venise dalles et gondoles même la moisissure nous y tient circonstances du froid un couteau neuf suisse sur les mares mon jumeau de dix-huit ans me souriait après son match dans la nuit c'était neige et ça me cuisait partout aux avant-postes du sommeil sans sémaphore des images en 78 tours et l'immobilité nette bouddhique d'une méditation sereine je reviens au palazzo lagunaire en fréquences avec des songes d'hiver ça change du centre ville quand on y repasse les mouettes y sont proches dans leurs lices aériennes on s'égare on s'égare

Inédit

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