samedi 5 mai 2012

C’est ça, c’est juste

Michel Valprémy



C’est ça, c’est juste, ouvre les cuisses, ouvre, montre tes glandes, la paires, les fausses pareilles, et la colonne dépliée, déjà haute, l’éloquente, le brandon blanc qui expulse, sans le vouloir, mais je l’implore, sa baie carminée, ouvre, n’attends pas la nuit, les lambeaux obscurs jaloux de la toison, des herbes folles, rampantes, plus sombres que l’ombre qui ne doit pas venir, qui ne viendra pas trop tôt, en avance sur mon heure, plus sombres et mouillées, dessous, là-bas, au bord du gouffre, va, va, point de hâte, je perds le fil, fais ta danse, la lente, la pavane, balance et ondule, bouge ton affiche, quitte l’écran, froisse l’amidon, dégante, déjante, coule ta plainte et bave, prêt je suis, joue-moi la farce de ta croupe tragique, cette ronde-bosse marmoréenne où l’histoire, quand il gèle, quand la terre craquelée appelle l’eau, se résume et suffit, la pauvre histoire, la mirifique, va, veloute-toi, musique-moi ton cri de sirène échouée, écaillée, ta comédie plaît, m’inspire


Collection Plis/M25 n°113/114, octobre-novembre 1986

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.