dimanche 22 avril 2012

Androgyne (songe pour toi)

Michel Valprémy



palper à fleur de bouche la hanche granulée et ronde (tu l'aperçus cambré sur l'escalier antique au défi de son cou de berger puis l'autre œil impubère sous la mèche lissée — nuit de trottoirs) respirer l'odeur laiteuse de son ventre concis à peine duveteux — les oisillons frémissent mais le bec est acide — une épaule informée s'écoule comme un vase les pieds hors des tennis sa main drape le nu calme cette statue sérieuse (perverse sans l'oser dans la houle d'une pose changée) matinale s'étire et te dis vous avant de dégeler les lèvres où glisse un pu de bave


et moi
je disparais porte fermée plancher crissant
les cernes sont venus


Cassiopée ou l'Envers du Rien n°2,  septembre 1983


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