dimanche 8 avril 2012

7 phases pour un musicien (inédit, 1975)

Michel Valprémy


à J.-A. Caldéron


PHASE 1

Alcool bizarre au rythme dur du piano.
Sous le sang tricéphale de l'orgie des dialogues
et quand le cerveau meurt des chemins au bourbier
???
pourquoi ne plus quitter ce qui sombre
et se
COUPE
de l'horizon-abîme, Jusqu'au rivage, ramer.
Là-bas.
Mourir à ce terme-désir qui serpente en ton cor ;
Fleur de tes dents, miracle du soir
et de feu,

arbitre du destin d'amertume.


PHASE 2

L'orchidée mauve s'affaisse sur le meuble cubique,
La pluie coupe les yeux. L'aveugle boira le mystère.
Où je l'imagine la fille bascule des sensations
de c
        h
           u
              t
                e
                   s.
Un lac d'eau mûre craque entre CEUX qui SAVENT.
je mâche la peau d'une cigarette bleue et couche sous mes doigts le galbe d'un fruit d'Automne.



PHASE 3


L'œil plisse un souvenir de membres en mélanges.
Statuts du sud, ouvrage du soleil contre l'os.
Le drap-buvard d'un délire à ton ciel.



PHASE 4

 
à Nicole Garcia

 T
 I
Groupée. Son corps de       G        
 E
 S
La laideur des murs ne faussait pas les yeux,
ce que j'apprendrai de l'Orient,
DERACINEE.
L’écharpe certifiait son cou.
Mes bras pliaient ses bras repliés.
Ce cou plus long que Byzance, parfum des
ligaments.
Un cygne se déchire.
Le projecteur licencieux boit son image noire,
vertigineuse.

PHASE 5

à la même .Nicole,

Bach aux cimes d'un orage
sur ton œil mauve — est-ce un reflet de laine,
voiles de ta démarche ? — Après, écarté d’
Elle.
J’ai pénétré ton oubli.
Face à cœur, les mots.
Une dent coupe sa bouche.
Les habits dérisoires pour ce corps qui perce l'air.
La Cantate plie la mélancolie.
J'ai crié pour son effroi :
"QU'ELLE VIVE HAUTEMENT !"
Elle réclame le temps d'ailleurs,
—feuilles perdues pour la saison—
"A-ALLELUIA~A-A-A-ALLE-E-ELUIA"...


PHASE 6


J'EXIGE.
S’est enfoui,
Sous le flou des langes de la toge bleue,
(vaste champ pour la sublime indécence)
son corps dur de garçon, muscles arqués.
Il savait mon regard sans conquête, simplifié,


PHASE 7


II pleut
Sur tes genoux transis. Calée au fond des cafés.
La fumée ou l'alcool, nos yeux endoloris.
Je fuis, infiltré sur la mousse ancienne des cours. Crible du vent pour les feuilles plus lourdes.
La saison à rebours.
Renaîtras-tu après ma mort ?
Douze larmes pour les cris de l'argile.
— Ô pas s é amenuisé ! —
Un œil distinct dort sous la matière.
L'aura de mes envies bleuira ce visage assoupi.
Je juge le présent.
DEHORS.
Un défi en                                       SAU                                    TANT l'écaillé des trottoirs, damiers des rêves où je suis roi du nombre.
1…2…3…1…0


Inédit, mai 1975 

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