jeudi 2 février 2012

Jugements des contemporains

Publié dans les Morceaux choisis (Les Contemporains favoris, 1991)





Ce maniement intense du tragique et du grotesque (quand je dis grotesque, je pense au suc intense de Gombrowicz), me laisse stupide, hébétée...

Sylvie Nève



Le chevalier trempé opère à chaud les flétrissures de l’ancienneté qui nous revient ; il se lance à la poursuite d’une immense prose aux poupées cassées, il entre & sort comme dans un moulin à prières, s’insinue en nous, s’insère dans l’étendue du désastre, prend place dans l’espèce pour conclure à son inachèvement.

Thierry Dessolas



Phrasé imparable, image poissant bien la rétine de l’œil pi­néal.

Ivar Ch’vavar



C’est toujours cette écriture si fine, si déliée, à la fois chavi­rée et limpide, serrant au plus près les historiettes, les pe­tites mytho­logies dont son monde est la proie. Texte contra­punctique où deux voix se chamaillent, s’épaulent, chacune en son registre : l’enfance, la trivialité, la foudre, les cruau­tés. Phrases dont cha­cune est à grignoter, suçoter délicate­ment : luxuriance et mesure, cela tient du miracle.

Christophe Petchanatz



Œuvre baroque, vision cruelle, apocalypse antique, La Boue as­pire à elle la création, comme un siphon mouvant des rêves... On suit cette impeccable projection d’arrière monde avec horreur et malice, comme envoûté par l’atroce, avec une gourmandise du pire.

Jacques Morin



Il pleut l’ange est de fort belle venue (où nous entendons l’accrochage).

Gaston Criel



Tous échevaux évidés reste la hampe, torsadée mais nue. L’emblème. Dressé, le blason. Ecriture d’un corps, corps d’une écriture.

François Huglo



A ras les braguettes de pantalon.

Françoise Favretto



Entre Boue & Kaolin, entre larve & envol, le mythe — troué — fuit de toutes parts & montre son — ses — envers, tel le Pierrot, le funambule métamorphosé en Auguste & montre son derrière ou son crâne — ou tertre — rasé. Ubac des chairs métaphoriques, petites révolutions des gènes. Les immenses craquements de l’iceberg — cataractes & cata­chrèses — angoissent sous la page espérément blanche où les poissons cavernicoles. Minutie fati­guée & fougueuse (“fin de siècle?”) du myope et du Cyclope &, jamais trop en­fouie au noir de la caverne primitive ou primale, le senti­ment de la pestilence.

Jean-Pierre Bobillot



... écriture de pertinence & de complétude qui rejoint les quelques rares motifs d’Œuvre qu’il me plaît rouvrer et rou­vrir au Jardin des Désespérides.

Francis Giraudet.



Toute fêlure fera signal.

Guy Ferdinande



Coktail fruité sous les aisselles de la terre.

Jacques Josse

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