dimanche 21 mars 2010

Compte-rendu de “Tout le monde passe devant les vitrines” de Michel Valprémy

 Tout le monde passe devant les vitrines, Michel Valprémy, éd. Atelier de l'Agneau.

 Par Alain Hélissen

 

L’écrivain est à l'affût des bruits du monde. Ces bruits qu'il enregistre, où qu'il se trouve dans la communauté des hommes, ce sont surtout des bruits de voix. Et l'écrit ne peut que s'en nourrir. Ainsi, quand Michel Valprémy, fervent utilisateur des transports en commun, monte dans le bus à Bordeaux, des paroles fusent au-dessus des banquettes, des mots s'échangent entre des passagers. Bribes impromptues, phrases improvisées, l'oreille souvent n'en retient que des fragments échappés de la cacophonie générale. Des mots qui résonnent plus fort que ceux avalés par le brouhaha ambiant. Ceux-là, Michel Valprémy en a fait la matière composite d'un petit livre intitulé Tout le monde passe devant les vitrines. Mais le travail de l'écrivain ne pourrait se résumer à une simple collecte de phrases entendues dans la cité. Écrire, c'est aussi transformer, modifier la saisie brute du réel pour obtenir des modulations propres à raviver le sens, au risque de le dévoyer. Michel Valprémy excelle dans cet exercice. Orfèvre en écriture, il a su receper ces éléments de dialogue pour en faire de petits joyaux. En voici quelques échantillons : “Je dis tout haut ce que personne ne pense / L’envers, c'est encore le devant du derrière / J'ai fait le tri dans mes lacunes / La déconfiture, c'est quand le pot est vide ? Et, pour se dédouaner, l'écrivain d'affirmer : l'enfoiré n'est pas toujours celui qui écrit.”

 

Le mensuel littéraire et poétique n° 338 février 2006

dimanche 14 mars 2010

Artémis

Michel Valprémy

artemis

Le dépli amoureux n°33, janvier 87

dimanche 7 mars 2010

Alibis

Michel Valprémy

toutes ces prières aux secondes de tourbe mais sincères dans le feu (à peine l’instant épinglé) avec les vertus du prie-dieu des carpettes des nuits d’édredon et sans imaginer la peinture météo (métronome à la ceinture) des catéchumènes célestes on s’exile un peu moins bas et c’est bien       personnel
séduction perméable au silence cet étrange mirage de reconnaissance on y croise des masques et l’harmonie haussée mais sous l’étoffe fœtale (ou dans le pli du mur) on compte la vermine les pourritures et la peau hante       molle

Cassiopée n°1, avril 1983